UNE BELLE FILLE COMME MOI
C'est certainement ce que pensait Robert en se déhanchant sur ses vingt centimètres de talons aiguilles, le long des cinq mètres de trottoir qui lui avaient été dévolus. Il allait et venait sous son déguisement, pour cette planque qui allait sûrement prendre toute la nuit.
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Son oreille droite le démangeait : l'oreillette grésillait, car ses collègues ne cessaient de lui balancer des vannes. Il approchait d'un réverbère quand il crût voir une ombre se faux-filet (comme dit mon boucher) dans la pénombre d'un porche.C'était elle ! Il en était persuadé. Il se tordit une cheville en voulant trop vite la rejoindre.
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Le bruit de la cheville qui craqua fit se retourner la belle jeune fille qui comprit que son heure venait d'arriver.
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Laissant tomber ses clés, elle s'accroupit. Prétexte pour faire glisser discrètement dans le caniveau le sachet qu'elle tenait dans sa main droite. L'eau se chargea d'emporter loin d'elle la marchandise.
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"Les rats n'auront pas mal à la tête ce soir !" pensa-t-elle. Lorsqu'elle se releva, Robert avait ôté ses talons et sa perruque bleue. Il paraissait moins jeune, certes, mais plus touchant. Il lui tapota l'épaule : "d'où viens-tu ?". Elle s'écarta du cône de lumière, entrainant l'andogyne dans son sillage...
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