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Séance du 30 janvier 2014 : les périphrases

LA CONTRAINTE DE LA PÉRIPHRASE…

 

Définition : développer en un ensemble de mots ce que dit un mot simple. Pourquoi faire simple, quand on peut faire compliqué ?

 

« J'ai de la périphrase écrasé les spirales » (Victor HUGO, Les Contemplations).

 

Si la périphrase signifie en effet aux yeux de beaucoup (et avec raison) l’alourdissement du style, souvent par l’accumulation de clichés et de lieux communs, elle peut aussi devenir un jeu littéraire.

Ainsi, lorsque l’on se fixe pour contrainte (toute sympathique, et dans un but purement d’humour) de remplacer par des « objets verbaux » nouveaux, les expressions, substantifs, adjectifs, verbes d’un texte en faisant jouer différents mécanismes pour déployer le texte, parfois jusqu’à peut-être le rendre presque obscur à force de tourner autour du mot originel, on obtient des effets parodiques.

 

La séance de l’Atelier du 30 janvier 2014 a été consacrée à quelques tentatives autour d’extraits de textes que nous vous livrons ici avec quelques résultats.

Pour des raisons de droits d’auteur, nous ne donnons que des extraits de quelques lignes des œuvres utilisées.

 

texte 1 – extrait de « Asile d’azur » de Jean-Marc LOVAY (éd. Zoe)

 

« Un soir où les jours et les nuits n’avaient déjà plus chacun leur aube et leur crépuscule je longeais la clôture du jardin zoologique fermé depuis trente ans et arrivé à l’ancienne entrée d’hiver je regardais vibrer la gerbe de roses blanches (…) »

 

Tentative de EL :

À ce moment particulier du jour où l’on ne sait plus distinguer le chien du loup, pas plus qu’une carotte d’un navet, alors que les périodes diurnes et nocturnes n’avaient déjà plus chacune les instants toujours renouvelés où l’obscurité se mêle à la lumière -et réciproquement, mon individualité physique cheminait tout le long de cet arrangement métallique ceinturant le périmètre du parc où chacun et chacune à tout âge peut se rendre pour observer dans un espace réduit cherchant peu ou prou à reproduire leur environnement naturel, des animaux dits sauvages –bien que souvent nés en captivité, selon les lois internationales en vigueur aujourd’hui, ce parc où toute vie animale était absente depuis trois décennies –et si l’on s’accorde à excepter les espèces endémiques de rongeurs, oiseaux et autres insectes qui s’y sont probablement installées, profitant de cette aire désertée- j’arrivai au passage autrefois payant pour les visiteurs, cette armature de fer au loquet définitivement bloqué et dont le nom lui fut donné en dédicace à la saison froide et blanche qui caractérise dans l’année la période où les jours sont les plus courts et où la nature se repose avant l’effervescence du renouveau printanier ; et mon regard allait à ces fleurs des arbustes aussi décoratifs qu’odorants, fleurs qui font la joie des élèves latinistes par leurs déclinaisons chantantes : elles étaient de la couleur du deuil en Asie, obtenue par le mélange de toutes les autres couleurs, et à laquelle certains refusent encore le titre de couleur. Je regardais ce faisceau lié par un ruban…

 

On pourrait ensuite prendre le texte ainsi allongé, et proposer à un autre joueur de réduire ce texte, pour le comparer finalement au texte d’origine qu’il doit ignorer pour faire ce travail. Les surprises ne manquent pas !

J
"fleurs qui font la joie des élèves latinistes..." : Dois-je comprendre qu'il me faut réintroduire l'apprentissage des déclinaisons par le chant et les comptines ? (Mais sur des airs plus récents : la 3ème déclinaison sur "Get Lucky" des Daft Punk ?)
Répondre
E
Connais pas <br /> mais &quot;Highway to Hell&quot; de AC/DC serait pas mal...
E
Connais pas <br /> mais &quot;Highway to Hell&quot; de AC/DC serait pas mal...